INTRODUCTION
HEROINE LES AUTRES PERSONNAGES ET LEURS ETHNIES ANIMAUX ET DECORS PLANCHES SCENARIO DU TOME 1 SCENARIO DU TOME 2
Visiteurs autorisés, cliquez ici pour revenir à la page donnant un accès intégral au site
Des ethnies et des cultures très diverses
Yisch héberge de nombreuses ethnies humaines, issues d'au moins trois groupes d'animaux distincts. Daïshisses et Koirans sont ceux qui ressemblent le plus à nous, avec un plan d'organisation très comparable à celui des primates terriens. Les Retzen sont très différents et ont une biologie qui les apparente à nos reptiles. Les Gacoins sont amphibies: ils ont des bébés qui, comme nos têtards, naissent et passent le début de leur vie dans l'eau, et subissent une métamorphose au bout de quelques années. Les Hursys, massifs et trapus, sont cavernicoles. Les Jnfs, enfin, sont de grands cyclopes hermaphrodites vivant dans les zones d'altitude.
Planche 3 (planche d'ouverture, dite 1 par les illustrateurs), case 2 (détail): Emelys (à gauche) et son conjoint Hougourthannirham Yanako, dit Houg (au centre): un couple de héros d'ethnies et de civilisations différentes. Émelys est une Daïshisse tandis que Houg est un Koiran. Les deux ethnies diffèrent par la couleur de la peau, le fait que les Koirans ont des oreilles plus courtes et un nez plus large et plus plat. À droite, le jeune Saryonê, neveu et fils adoptif de Houg.
Les plus petits:
Daïshisses et Koirans
Émelys est une Daïshisse, de cette ethnie que les autres petits humains de cet univers, les Koirans (à la peau brune) appellent par dérision "Sesbenduffs" (longues oreilles). Les Daïshisses comptent parmi les humains les plus évolués de Yisch: ils ont atteint un niveau technique équivalent à celui de l’Europe au tournant des XVIème-XVIIème siècles. Bien que supérieurs sur le plan militaire et organisationnel aux Koirans, ils n’ont pas asservi ces derniers qui sont de fiers guerriers. Ils ont préféré leur sous-traiter des activités: l’horlogerie, les bijoux, la culture et la récolte des épices, la fabrication de la viande séchée, la récolte de plantes médicinales, etc. Daïshisses et Koirans peuvent se croiser, donnant des enfants féconds, mais la méfiance inter-ethnique est telle que ce croisement reste rare. Après le tome 2, Émelys aura un enfant de Houg. Celui-ci naîtra tout à la fin de la série, le temps de gestation dans cette espèce étant très long.

Les Daïshisses sont organisés en royaumes, souvent puissants, organisés autour d’une cité-état, avec une noblesse très structurée et puissante. Les Koirans ont des chefferies et des villages fortifiés évoquant les cités pré-colombiennes, mais ces chefferies se font rarement la guerre. Les premiers sont monothéistes, les seconds polythéistes, cependant ni d’un côté ni de l’autre on ne trouve de fanatisme religieux. Chacun a ses esclaves: Gacoins pour les Daïshisses, Jnfs pour les Koirans. Émelys veut supprimer l'esclavage, pas Houg.
Deux Koirans: Houg et son neveu et fils adoptif, le petit Saryonê. Sous des allures rustiques, Hougourthannirham Yanako, jeune chef de tribu, est un homme cultivé. Sculpteur déjà réputé, il lit et écrit couramment, y compris le hougoudéen d'Émelys, et dispose d'une vaste bibliothèque dans sa maison, dont les ouvrages lui ont été offerts par ses clients. C'est l'un des rares Koirans à avoir une montre.
Taille et proportions respectives de Hougourthannirham, d’Émelys et de Saryonê, tels qu’ils apparaissent dans la planche 3, tout à la fin du tome 1 et dans le tome 2. Émelys a perdu l’extrémité de son oreille droite, que lui arrache Khorch’Kro après sa capture. Mais elle reste très mignonne et conquiert sans peine le cœur de Houg, qui la sauve d'une noyade certaine.
Les Daïshisses sont d'excellents marins, avec des vaisseaux atteignant 400m de long parfois. L'Unité, ainsi nommé à la suite de la "paix des braves" conclue entre le royaume daïshisse de Sceüziwareg et la république retzen voisine, est doté de plus de 1000 marins, qui d'ailleurs périront quasiment tous lors du sanglant combat du tome 1. Parmi ces marins on trouve une majorité de Daïshisses, souvent recrutés pour leur taille supérieure à la moyenne des sujets du royaume, mais aussi quelques Koirans réputés plus robustes, et des Retzen que leur grande taille fait apprécier, en dépit d'un caractère réputé ombrageux et de la méfiance qu'entretiennent souvent Daïshisses et Retzen. Les Koirans sont moins aguerris à une haute mer souvent très hostile que les Daïshisses, mais des cargos koirans ont fait leur apparition.
Des humains amphibiens avec un stade de têtard: les Gacoins
La meilleure amie d'Émelys est Garn'ardy Koristuzan, une jeune femme gacoin dont la princesse a racheté la liberté avec son argent de poche. En dépit de la rusticité de leurs mains à 3 doigts terminés par un large coussinet, les Gacoins sont passés maîtres dans le travail du bois et dans la couture des hamacs, filets, vêtements et tapis. Le modèle de gauche a été remplacé par celui de droite (voir planches). Dans la version définitive, le pied, fort long, est palmé, permettant une nage très efficace tout comme le déplacement sur le sol.
Les Gacoins, fortement liés au milieu liquide même à l'état adulte, vivent dans les zones marécageuses de Yisch: deltas, zones inondables. Lorsqu'ils sont libres, ils habitent des maisons sur pilotis. Ils se nourrissent de poissons et de végétaux aquatiques. Leurs bébés vivent dans l'eau où ils respirent par des branchies. Ils reçoivent dans des crèches aménagées en piscine leur première éducation, avant de se transformer et de pouvoir vivre sur la terre ferme. Leur civilisation évoque notre Néolithique. Dans le royaume de Sceüziwareg, leur droit à l'éducation est limité, mais Émelys découvrira avec stupeur que Garn'ardy lit et écrit plus vite qu'elle en hougoudéen, après s'être instruite en cachette! Les Gacoins sont animistes, sauf Garn'ardy qui est athée ou agnostique.
La première figuration du chef-pirate retzen Khorch’Kro: tenant à la fois du porc et du crocodile, elle avait incontestablement un brio extraordinaire. Toutefois, pour les raisons énoncées ci-après, elle n'a pas été conservée pour cette ethnie. Ce physique sera reporté sur une autre espèce humaine qui occupe une place moins centrale dans l'histoire, vraisemblablement les Hursys. Ces derniers, à ce jour, n'ont fait l'objet que d'un croquis simple d'E. Elcet.
Les Retzen sont une ethnie de grande taille (1,70 à 2,5m voire plus) qui, dans le tome 1, est séparée du royaume de Sceüziwareg par un fleuve très vaste au cours impétueux. Cette zone est moins humide que celle des Daïshisses, en raison d'un sol de nature différente et d'une topographie plus accidentée. Fondamentalement, les Retzen sont des éleveurs alors que les Daïshisses sont plutôt des agriculteurs, et ils vivent dans des sortes de républiques au sens grec du mot. Leur espérance de vie est aussi sensiblement plus courte: les premiers atteignent au plus quelques 70 ans, contre plus de 300 pour les Daïshisses ou les Koirans. Les Retzen ont des serfs, mais pas d'esclaves à proprement parler. Ils ont autrefois tenté d'utiliser des Daïshisses comme esclaves, mais ceux-ci sont très vite morts de leurs conditions de vie sauf pour des nounous qui s'occupent encore souvent des enfants et ont été depuis affranchies. Les lois des Retzen sont féroces, évoquant celles de pays pratiquant la charia la plus stricte sur Terre, ce qui ne veut pas dire que l'arbitraire y règne forcément en dépit d'une évidente corruption et de la puissance des chefs de guerre.
Un peu brutes, mais pas bêtes: les Retzen
Ces deux portraits de Khorch'Kro correspondent au premier physique des Retzen, et ils permettent de voir aussi pourquoi celui-ci s'est avéré mal adapté pour cette ethnie. En effet, ce modèle anatomique est plus difficilement personnalisable qu'un physique plus humain. Or il fallait créér au moins trois personnages retzen importants et totalement différents pour le tome 1: Zhogn'dus, Yzn Drujd'n, et Khorch'Kro. Ce qui est plus gênant, dans le tome 1, Émelys se trouve d'abord en compagnie d'Yzn Drujd'n, puis elle est la compagne forcée de Khorch'Kro pendant près d'un demi-album. Cela implique, surtout pour ce dernier, un jeu d'expressions riches et variées, donc une musculature faciale de type mammifère. Toutefois, appréciez la qualité exemplaire du graphisme de la série, autorisant un étagement des plans basé à la fois sur un jeu différentiel du contraste et sur une défocalisation progressive des éléments éloignés.
Les Retzen ont une allure plus "animale" que les petits hommes verts et leur origine biologique est fort différente, leur physiologie les apparentant davantage à nos reptiles. Ils sont puissamment bâtis et pendant longtemps se firent respecter de leurs petits voisins en raison de cela. Cependant avec le progrès technique cette suprématie a eu tendance à s'effacer, de telle sorte qu'à la date de l'histoire, environ 25 années équivalent terrien après la "paix des braves", elle représente surtout un atout pour les nombreuses tâches physiques encore requises.
Après plusieurs essais, scénariste et dessinateur se sont entendus pour les Retzen sur une tête plus… gorillesque! Les deux croquis de droite constituent le model-sheet actuel de Khotch'Kro. C'est cette configuration qui a été adoptée dans les planches d'essai.
En dépit de leur physique brutal, les Retzen ne sont pas des animaux. Ils ont de fins stratèges et des lettrés de grand savoir: philosophes, savants. Aussi, en dépit de la méfiance (voire de la peur) et du dégoût que leur physique inspire aux Daïshisses presque moitié plus petits (c'est évident pour notre petite héroïne vu la manière dont elle nous raconte ses aventures, et pourtant Émelys a des idées très en avance sur son monde), des postes stratégiques ont été concédés par le royaume de Sceüziwareg à des Retzen. Le savant Maître Zhogn'dus représente son plus brillant physicien-chimiste, et l'amiral Yzn Drujd'n le chef de sa flotte. Si le petit peuple retzen est animiste, et s'adonne parfois à des pratiques religieuses sanguinaires, l'élite du pays est athée ou agnostique comme on pouvait l'être au XVIII ème siècle en Europe, et honore la "raison", estimant qu'un jour la science saura tout expliquer de Yisch.
Petite adolescente extraite de son doux cocon protecteur, Émelys se méfie et a peur de l'amiral Yzn Drujd'n, militaire de carrière raide comme une trique, considérablement plus grand qu'elle, qui lui semble âgé (en fait il ne l'est pas tant que ça), très conservateur et raciste. Pourtant ce Retzen se révèlera d'une fidélité indéfectible à son roi daïshisse et fera l'impossible pour sauver la vie de la princesse, dut-il en mourir. T. Maurel a imaginé que ce briscard était borgne. Tout comme son adversaire Khorch'Kro, l'amiral bénéficiera du nouveau physique attribué aux Retzen (comparer les esquisses crayon aux rendus couleur).
Les Hursys: de rusés renards

Les Jnfs: un peuple "premier"
Les deux autres ethnies actuellement définies pour ce projet sont les Hursys et les Jnfs. Si le premier physique mis au point pour les Retzen est en définitive utilisé pour les Hursys, il reste à définir celui des Jnfs. Ceux-ci ont fait l'objet de croquis sommaires par Anaïs Bernabé et par Édouard Elcet, mais non par Thierry Maurel. Il ne nous est donc pas apparu utile d'en faire état ici.

Les Hursys sont des humains troglodytes, vivant un peu à l'instar de nos taupes. Souvent d'une mentalité de "marchand de tapis" au plus mauvais sens du mot, les Hursys dont nous ferons état dans ce tome sont aussi d'habiles charpentiers de marine qui négocient avec une ruse consommée leur savoir-faire. Ils peuvent aussi faire de "bons" pirates (dont un homme tel que Khorch'Kro, bien entendu, a appris à se méfier). Mais il est clair qu'une marine structurée comme celle du roi Abbarale, qui a déjà fort à faire pour ménager les susceptibilités entre Daïshisses et Retzen, n'en recrute aucun.

Il n'est pas prévu de rencontrer de Jnfs dans le tome 1. Ces pasteurs à la civilisation proche de celle d'un néolithique de régions subdésertiques vivent principalement en altitude dans des zones sèches, brûlées par le soleil. Ils cultivent certains tubercules dont ils se nourrissent et boivent aussi le lait de leurs animaux, mais n'en mangent habituellement pas la viande. Ce sont aussi des carriers âpres au travail qui exploitent des mines de métaux et de pierres précieuses pour le compte des Koirans. En cas de famine ou lors de fêtes religieuses, des cas de cannibalisme ont été rapportés qui, on s'en doute, horrifient les Koirans et confortent les Daïshisses dans l'idée que les Jnfs ne sont que des sortes d'animaux sans âme.